L'histoire de la Bible |
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Bref rappel de l'histoire de l'écriture
et de son support
1. L'Ancien Testament
2. Le
Nouveau Testament
Les différentes versions de la Bible
Bref rappel de l'histoire de l'écriture et de son support
L'histoire de la Bible écrite s'avère très liée à celle de l'écriture et du livre.
Les
premiers supports de l'écriture furent les tablettes de terre cuite, dont de
nombreux exemplaires ont été découverts dans nombre de sites archéologiques
concernant les civilisations les plus anciennes (sumérienne,
babyloniennes,...).
L'écriture
employée est "cunéiforme" (en
forme de clous/coins).
Citons
parmi les découvertes majeures, celle de la littérature religieuse de RAS
SHAMRA à Ugarit en Syrie septentrionale.
Notons que cette région est celle où Moïse reçut l'ordre divin d'écrire les premiers textes bibliques (Exode 17:8-14).
L'écriture
a évolué du stade "pictographique / idéographique"
représentant des objets évoquant les idées, au stade "syllabique"
représentant les sons des mots employés.
Par
exemple les hiéroglyphes égyptiens possèdent
une valeur figurative, idéographique, ou phonétique.
Plus tard encore, l'écriture devint "alphabétique" reposant sur des lettres bien définies.
Le
support évolua de la tablette au papyrus,
plante dont on travaillait les fibres pour obtenir des feuilles que l'on
enduisait de colle, puis séchait et polissait. Au stade final, on les revêtait
de gomme limitant l'absorption de l'encre.
Les feuilles étaient
rassemblées bout à bout pour former un rouleau, que l'on enroulait autour d'un
bâton. Ainsi naquirent les premiers livres.
Le
stade suivant fut le parchemin également nommé
vélin.
Importé de chine, il était préparé à base de peau (mouton, veau ou chèvre). Son élaboration fut améliorée au 2ème siècle en Asie mineure.
Les
premières révélations données par Dieu aux hommes furent transmises
oralement avant d'être écrites.
Dans
la tradition des peuples de l'Orient, la culture et la transmission orales du
savoir étaient fortement encrée.
La capacité de mémorisation de ces peuples était radicalement supérieure à celle de notre civilisation occidentale, fondée sur la mémoire écrite.
L'ensemble
des textes de l'ancien testament fut composé en trois grandes étapes.
La loi (Thora
en hébreu),
les prophètes (Nébiim)
et les écrits (Kétoubim).
Après l'exode des hébreux ayant fui l'Egypte, Dieu
se manifeste à Moïse, conducteur du peuple,
sur le mont Sinaï.
Nous sommes au 14ème siècle avant Jésus-Christ.
Moïse reçoit les Tables de la Loi de Dieu,
ainsi qu'une révélation de grande envergure et très détaillée, destinée à
légiférer sur les relations entre le peuple hébreu et son Dieu.
Dieu dit à Moïse : "Ecrit ces choses pour que le souvenir s'en conserve" Exode 17:14.
Obéissant, l'homme de
Dieu écrit la Thora aujourd'hui appelée
"Pentateuque", qui comprend la Genèse,
l'Exode, le Lévitique, les Nombres et le Deutéronome.
Plus
tard, après l'établissement d'Israël en terre promise, le roi David
écrivit une grande partie du recueil des Psaumes
destinés à l'édification des croyants et à la louange de Dieu.
Son
Fils Salomon rédigea les textes sapientiaux :
l'Ecclésiaste, les Proverbes et le Cantique
des Cantiques.
Après la scission en deux royaumes, soit au 7èmè siècle avant Jésus-Christ, furent rédigés les textes prophétiques et historiques.
Lors de l'exil d'Israël à Babylone, les écrits des prophètes Ezéchiel et Daniel apparurent.
La
dernière partie de l'Ancien Testament fut écrite après le retour du peuple
d'Israël de son exil à Babylone, sous le roi Cyrus
de Perse (500 ans avant Jésus-Christ).
Elle est composée notamment des livres d'Esdras, Néhémie, Esther, et de quelques écrits prophétiques : Agée, Zacharie et Malachie.
Tous ces livres, écrits en hébreu furent fidèlement transmis de génération en génération jusqu'à la venue de Jésus.
Au 3ème siècle avant Jésus-Christ, une colonie juive existait à Alexandrie, en Egypte. Le roi Ptolémée Philadelphe (284-247) ordonna que l'ensemble des livres constituant ce que nous appelons aujourd'hui "l'Ancien Testament", et qui faisait autorité, d'un point de vue spirituel chez le peuple juif dispersé, fut traduit en langue grecque. Cette traduction est appelée "des Septantes" (car réalisée, dit-on, par 70 savants juifs).
L'ensemble des livres constituant le nouveau testament a été écrit au cours d'une période de 50 ans. Au 2 ème siècle après Jésus-Christ, les écrits apostoliques étaient déjà nommés "les Ecritures". L'unanimité sur la constitution du recueil s'obtint au 3ème siècle. La liste définitive des oeuvres composant le canon officiel du Nouveau Testament fut déterminée lors du concile de Carthage en 397.
A propos des quatre évangiles, il convient de rappeler que Jésus n'a jamais écrit; tout au moins nous n'en avons aucune trace ni même récit (biblique et historique). Jésus est, selon les écritures, le LOGOS, le Verbe ou encore la Parole vivante de Dieu.
L'évangile
de Marc est le premier rédigé, vers l'an 60.
Marc n'était pas au nombre des disciples de Jésus; il n'a pas reçu
directement l'enseignement du Maître, mais il fut un compagnon de l'apôtre
Pierre.
En effet, Marc était l'interprète de Pierre; il mis sous forme écrite les souvenirs de l'apôtre relatifs aux faits, gestes et paroles de Jésus.
Matthieu et Luc se seraient inspirés de l'évangile
de Marc pour rédiger le leur, ainsi que d'autres documents ou témoignages.
Matthieu
était un disciple de la première heure du Christ.
Luc
était quant à lui médecin et, comme ses écrits le prouvent (l'évangile de
Luc et les Actes des Apôtres), un historien.
De ce fait, ces trois
évangiles se ressemblent; ils sont appelés "synoptiques"
car ils peuvent être lus en parallèle, tout en se complétant quant aux événements
relatés.
Le
dernier des quatre évangiles a été écrit par l'apôtre Jean,
le disciple que Jésus aimait, celui qui posa sa tête sur la poitrine du Maître
au soir du dernier repas.
C'est à la fin de son existence (vers la fin du premier siècle) que Jean rédigea son évangile, avec un style très personnel qui le distingue des trois "synoptiques". La profondeur des textes révèle une grande inspiration propice à la méditation du lecteur.
Au-delà des évangiles, le récit des Actes des Apôtres a été rédigé par Luc. Ce texte est fondamental car il nous décrit, parfois avec précision, les événements de la création de l'Eglise, son expansion sous l'activité missionnaire de Paul et d'autres.
Viennent ensuite les épîtres aux différentes églises ou communautés fondées ou visitées par l'apôtre Paul. Ces épîtres sont dites "Pauliniennes" : épîtres aux Romains, Corinthiens, Galates, Ephésiens, Philippiens, Colossiens, et Thessaloniciens.
Des
épîtres des apôtres Jean, Pierre, Jacques et Jude complètent le Nouveau
Testament.
Une épître dite "aux Hébreux" a été parfois attribuée à l'apôtre Paul, mais il ne s'agit pas là d'une paternité certaine. Cette épître dresse un lien étroit entre les vérités révélées par Jésus, le contenu de livres du Nouveau Testament, et l'Ancien Testament, prolongeant la révélation divine vers sa forme finale.
Enfin,
le livre de l'Apocalypse (révélation en
grec) a été écrit par l'apôtre Jean au
terme de sa vie, vers la fin du premier siècle après Jésus-Christ. Ce livre
est considéré comme le sceau de la révélation divine présente dans tous les
livres canoniques, Ancien et Nouveau Testament. Il s'agit de la révélation des
choses dernières, des événements d'une intensité et d'une ampleur jamais
connues des hommes, et qui doivent survenir avant le retour de Jésus-Christ.
Les différentes versions de la Bible
Outre la version des Septantes évoquée ci-dessus, trois versions grecques de l'Ancien Testament ont été réalisées aux alentours du 2 ème siècle après Jésus-Christ : Aquila, Symmaque et Théodotion. Elles sont peu connues et peu usitées.
Une
version latine majeure a été effectuée par Jérome,
un véritable homme de Dieu.
Né
en 331 en Italie, il se convertit et est baptisé à l'âge de 20 ans.
L'évêque
de Rome , Damase, lui commanda cette oeuvre
gigantesque visant à traduire en latin les originaux grecs et hébreux alors
disponibles.
C'est
à Bethléem, avec la collaboration de savants
juifs de l'époque, que Jérome oeuvra. Cette version fut achevée en 405; elle
demeure la meilleure des traductions jamais effectuées avant l'époque moderne.
Elle fut appelée "Vulgate" ou populaire, car destinée à soutenir la foi des fidèles dans une langue alors dominante dans l'ensemble de l'empire romain. Pendant plus d'un millénaire elle nourrit cette foi, jusqu'à la Réforme même; Luther et Calvin lurent la Bible dans cette version.
La première Bible imprimée par Gutenberg fut la vulgate.
En France aussi, la vulgate a dominé durant des siècles. Les Vaudois, les Cathares et les Albigeois réalisèrent des traductions de tout ou partie de la Bible en provençal, en langue d'Oc, d'Oïl...
Dans la première moitié du 13 ème siècle apparaît la première Bible française en latin (dite de Saint-Louis), réalisée par Etienne Langdon de Cantorbéry. La division des livres en chapitres apparaît ici pour la première fois.
En 1530, Lefevre
d'Etaples fait imprimer à Anvers sa Bible en français (suite à un exil
entraîné par des persécutions de l'Inquisition et des docteurs de la
Sorbonne).
Cette version sera publiée sous 36 éditions successives. L'imprimeur du Roi Henri II, Robert Estienne donne à la Bible sa division en versets. La Bible de Lefevre d'Etaples accessibles aux non-latinistes constitua une base certaine du mouvement de la Réforme.
Les
rois suivants, Henri IV, Louis XIII et Louis
XIV, firent imprimer quantités de Bibles au cours de leur règne.
Napoléon même disposait de deux Bibles en huit volumes, la traduction de Corbin réalisée en 1643, et celle de Lemaître de Sacy en 1696.
Au
16 ème siècle, les réformés, avec Guillaume
Farel, décidèrent une nouvelle traduction en français.
Elle
fut confiée au cousin de Jean Calvin, Pierre-Robert
Olivetan.
C'est
par lui que Calvin s'initia à la lecture des Evangiles. L'Eglise de Rome
s'opposant à cette publication, c'est en Suisse qu'elle fut imprimée.
La
Bible Olivetan fit l'objet de plusieurs révisions :
-Calvin en 1560,
-héodore de Bèze
en 1588,
-David Martin
en 1707
-et Osterwald en 1744.
La Bible Osterwald subsiste encore de nos jours. Elle fut révisée en 1903 sous le nom de "version Synodale".
En
1880, la Compagnie des Pasteurs de Genève commande à Louis
Segond une traduction adoptée par les Sociétés Bibliques dont la
mission principale résidait en la diffusion massive de la Parole de Dieu.
Cette Bible fut révisée en 1910; elle est encore grandement utilisée de nos jours, notamment par les églises évangéliques.
Sa dernière révision est connue sous l'appellation "Bible à la Colombe".
Du point de vue catholique, citons la parution en 1888 de la traduction de l'abbé Fillon en 10 volumes, et celle de l'abbé Crampon en 1904. En 1952 paraît la Bible de Maredsous, puis en 1955 la Bible de Jérusalem.
Enfin,
rappelons la parution en 1972 et 1975 de la Traduction
Oecuménique de la Bible (TOB),
conjointement par les catholiques et les protestants. Une oeuvre très récente
mérite également d'être signalée, il s'agit de la traduction d'André
Chouraqui en 26 volumes.
Nous
le voyons dans ce trop bref rappel, la transmission de la Bible a été de tout
temps l'objet des préoccupations et des efforts des hommes de Dieu. Ces écrits
ont ainsi pu traverser le cours du temps pour nous parvenir, avec une qualité
et une fidélité de traduction que l'on peut raisonnablement estimer inégalées,
si l'on compare avec l'histoire d'oeuvres profanes.
Bien sûr le croyant y voit l'action même de Dieu dont la Parole "demeure éternellement" car elle est la clé pour l'homme, de la connaissance de Dieu, des origines de l'humanité, et du message divin pour son salut."Toute écriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, afin que l'homme de Dieu soit accompli et propre à toute bonne oeuvre." 2ème épître à Timothée 3:16.
"Et
nous tenons pour d'autant plus certaine la parole prophétique, à laquelle vous
faites bien de prêter attention, comme à une lampe qui brille dans un lieu
obscur, jusqu'à ce que le jour vienne à paraître et que l'étoile du matin se
lève dans vos coeurs ; sachez tout d'abord vous-même qu'aucune prophétie de
l'écriture ne peut être un objet d'interprétation particulière, car ce n'est
pas par une volonté d'homme qu'une prophétie a jamais été apportée, mais
c'est poussés par le Saint-Esprit que des hommes ont parlé de la part de Dieu."
2è épître de Pierre 1:19-21.
"La foi vient de ce que l'on entend, et ce que l'on entend vient de la Parole de Christ." Romains 10:17.
"L'Evangile sera portée à toutes les nations de la terre." Marc 13:10.
"L'homme
ne vivra pas de pain seulement, mais de toutes paroles sortie de la bouche de
Dieu."